C'est sur fond d'histoire du nazisme, que Sylvie Germain donne vie à son personnage, en quête d'identité dès son enfance. Le lecteur assiste, tout au long du roman, à la construction d'une personne à travers la restitution de sa mémoire. Par "fragments", à l'aide "d'écho" ou encore d'incrustation de poésie (Jules Supervielle) ou d'extrait de pièce de théâtre de Shakespeare que les souvenirs reviennent peu à peu à l'enfant tout d'abord, à l'adolescent ensuite puis à l'homme, à la recherche de son nom et de ses géniteurs. Le phrasé sensible et poétique de Sylvie Germain accompagne la fragilité de la vie, celle de l'Humain.
Extrait : Fragment 3
Il passe la plupart de son temps à contempler ce qui l'entoure. On le dit trop rêveur, inactif. Mais non, c'est un travail très sérieux auquel il se livre en scrutant longuement le paysage, le ciel, les objets, les bêtes et les gens, il s'applique à tout graver dans sa mémoire. Elle a été aussi poudreuse et volatile que du sable, il s'efforce à présent de lui donner une solidité minérale.