Déluge, Henry Bauchau, éditions Babel, 2010

Comme dans L’Enfant bleu, nous retrouvons l’art au service du soin psychotique, de la maladie ou du mal de vivre. Ainsi, ce roman met en scène un peintre de génie qui brûle une partie de ses toiles car pour lui, le feu est source de création. Il va croiser la route d’une femme rongée par le cancer qui saura l’écouter, comprendre sa différence. Grâce à cette rencontre et à la psychanalyste de Florian, le peintre, une relation profondément humaine va se construire et se nouer, permettant à l’un comme à l’autre de trouver leur vérité, leur nature profonde afin d’apprendre à vivre avec l’entièreté de leur personnalité. Henry Bauchau met de nouveau l’accent sur la création à plusieurs mains, aux qualités humaines de chacun d’entre-nous qui sont essentielles à la survie de l’humanité. Nous retrouvons dans cette œuvre des récits mythologiques et bibliques et notamment, la présence du labyrinthe et la possibilité d’en sortir à condition d’accepter sans jugement l’imperfection humaine, nos différences à travers les points de vue, les savoirs-faire, le travail, qu’il soit manuel ou intellectuel. En cela le titre de l’oeuvre, Déluge, évoque bien la fin d’une humanité qui ne saurait s’entraider. Cette œuvre ne peut que faire écho à notre époque où les humains continuent à se faire la guerre au lieu de s’allier pour vivre en harmonie et bâtir un paradis sur terre.