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Yzabel-Desage-critiques-et-points-de-vue-de-lectures.over-blog.com

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Ce blog a pour but de partager mes critiques, avis et points de vue de lectures : romans contemporains et classiques, autobiographies et faits divers, théâtre, poésie, essais psychanalytiques, sociologiques, éducatifs, romans graphiques et BD, littérature jeunesse.


Regain, Jean Giono, 1930

Publié par Isabelle Desage sur 2 Août 2019, 14:20pm

Catégories : #Littérature, #Hommage à la nature

Regain, Jean Giono, 1930
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             Ce récit lyrique, appartenant à la trilogie de Pan, est construit en deux grandes parties : une protase évoluant vers la solitude extrême du héros suivie d’une apodose qui mène vers le retour à un ordre cyclique, le retour à la vie. A travers ce récit où cohabitent le réalisme et la poésie, l’auteur rend hommage à la Nature, en chantant sa beauté et sa puissance. La Nature, à l’image de la déesse Démeter (la porteuse de moissons) peut être à la fois nourricière et bienveillante pour l’Homme mais aussi dangereuse, capricieuse, sans pitié. Très vite, le romancier nous fait comprendre que l’humain n’est qu’un invité sur Terre, le monde étant né bien avant lui. Ainsi, sont immensité inquiète : « Sur le plateau, on n’y va pas souvent et jamais volontiers. C’est une étendue toute plate à perte de vue ». Et ce plateau est « libre » et comme un animal fait entendre le « ronron sauvage des genévriers ». Ainsi la nature personnifiée est souvent comparée à un animal, un être à part entière : « ça a changé depuis la tombée du jour :  une force souple et parfumée court dans la nuit. On dirait une jeune bête bien reposée. C’est tiède comme la vie sous le poil des bêtes, ça sent amer. Il renifle. Un peu comme l’aubépine. Ça vient du sud par bonds et on entend toute la terre qui en parle. Le vent du printemps ! ». Si la nature est la véritable héroïne du récit, les personnages humains, aiment cette terre farouche, ils la respectent et savent la dompter, ils ont compris depuis toujours qu’ils devaient s’entraider pour survivre et ne pas régresser. A cet égard, quand Panturle se retrouve seul, il finit par ne plus vivre que de la chasse, se surprenant à aimer le contact du sang (épisode du renard écorché) oubliant que l’homme est aussi cultivateur et créateur (la fabrique du pain est importante dans la deuxième partie du récit). Afin que le village ne meurt pas, la Mamèche, avant-dernière habitante du village décide de trouver une femme pour Panturle en sacrifiant sa vie à la Terre ; c’est à elle qu’elle parle avant de partir : « Il faut que ça vienne de toi ». Et ainsi, Arsule arrive et la vie va reprendre, la joie va renaître, illustrant parfaitement le titre du roman  Regain , l’énergie vitale qui jaillit, celle des cycles de la vie, de la Nature : Panturle va se remettre à la culture de son champ, celle du potager, la fabrique du pain et la vente de ses produits.

             A travers un langage courant proche de l’oralité, Giono nous fait vivre le quotidien rustique des paysans de villages très isolés à travers le présent de leurs pensées, de leurs échanges ou de leur solitude. L’auteur rend hommage à leur perspicacité, leur courage, leur bon sens et l’amour qu’il ont pour la Terre mais aussi leur respect mutuel. Ce livre est considéré comme un récit avant-gardiste dans sa vision écologiste.

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