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Yzabel-Desage-critiques-et-points-de-vue-de-lectures.over-blog.com

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Ce blog a pour but de partager mes critiques, avis et points de vue de lectures : romans contemporains et classiques, autobiographies et faits divers, théâtre, poésie, essais psychanalytiques, sociologiques, éducatifs, romans graphiques et BD, littérature jeunesse.


D'or et d'oreillers de Flore Vesco, L’Ecole des loisirs, 2021

Publié par Isabelle Desage sur 25 Octobre 2021, 11:32am

Catégories : #Roman contemporain, #sorcellerie, #Littérature jeunesse, #Conte

D'or et d'oreillers de Flore Vesco, L’Ecole des loisirs, 2021

D'or et d'oreillers de Flore Vesco, L’Ecole des loisirs, 2021

Il était une fois... Non, pas tout à fait car le prologue démarre par l'entretien d'une mère et de sa fille qui remet en question les contes et leurs "fadaises" (les contes, des fadaises ? L'auteur connaît-elle vraiment la riche portée symbolique et psychanalytique des contes de fées ?). La narratrice va raconter une histoire à sa fille qui s'est passée en Angleterre, en 1813. Mais malgré tout, si l'histoire commence de façon réaliste, elle s'engouffre ensuite dans un univers constitué par de multiples genres littéraires : conte, horreur, érotisme, sorcellerie. Il en va de même pour les références : le lecteur averti reconnaîtra, en dehors de "La Princesse au petit pois" dont il est question dans le prologue, des références à Cendrillon (et notamment celui des Grimm, à cause du talon coupé). Aussi, la mère tyrannique ressemblerait à celle du prince (toujours des Grimm) de "Cendrillon". La maison qui vit nous rappelle "La Belle et la bête", par référence aussi au prince, prisonnier de son domaine et à qui il faut bien de l'amour pour retrouver sa liberté. On retrouve aussi "La Maison qui s'envole de Claude Roy", petit livre illustré des années 70. Les "Métamorphoses" d'Ovide ne sont pas loin, sans oublier la pétrification, action que l'on retrouve à travers divers récits mythologiques et légendes. Ainsi, la mère du jeune homme, Adrian, évoquerait à la fois, par sa complexité, la méchante Méduse mais aussi Niobé, mère pleurant ses enfants et faite prisonnière de la pierre par les Dieux qu'elle a offensés. Il y a aussi une atmosphère horrifique dans ce récit, qui me rappelle Lovecraft et son "Affaire Charles Dexter Ward", enquête à travers le monde de la sorcellerie et des caveaux, les écritures magiques et les incantations.

Ce récit est riche en références, en bonnes idées mais il me semble qu'il aurait été plus intéressant de faire un choix parmi celles-ci afin d'approfondir les moments importants au lieu de les diluer. Aussi, l'auteur a tenu à écrire un récit quelque peu féministe mais souligne trop l'initiation sexuelle de l'héroïne, Sadima : de nombreuses répétitions de parties du corps ("langue", "doigts"...) rompent la suggestion tellement plus intéressante que le lourd surlignage du plaisir féminin. Ce livre, a destination d'adolescents, risque de faire rire plutôt que de questionner, de toucher. La première moitié du récit est longue, peut-être parce que le chiffre 3, est vu et revu dans les contes (ou le théâtre shakespearien, par exemple) : 3 filles, 3 soeurs, 3 épreuves, 3 coffres... il faut vraiment attendre la moitié du récit pour se débarrasser des "tests" et passer au plus intéressant : la maison qui vit par la mère, la magie qui permet la mise en avant du courage de Salima, personnage principal et héroïne qui délivre celui qu'elle aime des griffes de sa mère.

Ce livre fait partie du concours "Chimère" auquel mes élèves de seconde vont participer en cette années scolaire 2021/2022, j'ai hâte d'avoir leur avis.

 

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